On peut se dire au revoir plusieurs fois

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On peut se dire au revoir plusieurs fois

On connaît tous, de près ou de loin, quelqu’un touché par un cancer.

David Servan-Schreiber, on ne le connaît pas tous très bien, et pourtant lire son livre nous donne l’impression d’être assis à côté de son lit pour écouter son histoire.

Et donc cette histoire commence lorsqu’il apprend à 31 ans qu’il est atteint d’un cancer. Du cerveau.

S’il se bat ? Évidemment, il lutte pendant 20 ans grâce, en partie, à sa méthode Anti-cancer qu’il retranscrit dans un livre du même nom. S’il est optimiste ? Bien entendu, son livre est une boule d’espoir, de ressentis, de volonté et de courage pour rester dans ce qu’il appelle le « club des vivants ». S’il a réussi ? On ne gagne jamais vraiment contre un cancer. On l’apprivoise, on l’endort pour un temps – plus ou moins pour longtemps selon les cas – jusqu’à ce que le réveil sonne.

Pourquoi lire ce livre ? A priori, vous allez me dire, y aurait-il un livre un poil plus gai pour accompagner mes vacances ? Bien sûr, à foison. Mais ce livre n’est pas triste, il est émouvant. Il n’est pas non plus dans le pathos, il raconte de manière très simple quelques passages de la vie d’un homme. Ses interrogations, ses angoisses, ses challenges, ses déceptions, son unique espoir de vivre et de croire qu’on peut se dire au revoir plusieurs fois.

Du reste, si j’avais lu ce livre « avant » que le réveil n’ait sonné pour mes proches, peut-être – sûrement – aurais-je réagis différemment. Ce livre ne nous fait rien regretter, il n’est pas là pour ça. Mais il aborde de l’intérieur certains sujets comme les visites et les coups de fils qui n’ont pas de honte à commencer par « coucou, ça va ? ». Il témoigne avec simplicité des cadeaux de la vie et petits plaisirs que l’on peut provoquer, par sa présence.

Ce livre est d’autant plus touchant que David Servan-Schreiber, rappelons-le, est parti le mois dernier rejoindre par la lumière blanche au bout du tunnel les personnes tant aimées qui sont mortes avant lui.

 

On peut se dire au revoir plusieurs fois
David Servan-Schreiber
Éditions Robert Laffont
Prix : 14 €