Une vie meilleure (ou pas)

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Une vie meilleure (ou pas)

Yann et Nadia tombent amoureux assez rapidement (un peu trop en vrai ?) et se lancent dans un projet de restaurant suite à la découverte d’une cabane au bord d’un lac. Mais ils n’ont rien ni personne sur qui compter et leur rêve d’entreprendre se brise rapidement face à la réalité économique. Résultat le restaurant n’est pas aux normes et ne peut pas ouvrir. Yann est coincé, le couteau sous la gorge, surendetté à cause de tous ses crédits à la consommation. Et Nadia, un peu débordée par les événements, accepte un travail au Canada. Elle confie bizarrement naturellement son fils Slimane à Yann en attendant de gagner assez d’argent pour le faire venir. Puis elle disparaît.

Le film commence maintenant. Les banques, l’assistante sociale, les amis qui se défilent, le marchand de sommeil, les dettes s’accumulent aussi fort que Yann s’entête et se perd.
Et vous, confortablement assis dans la salle de cinéma, vous assistez à l’injustice que vous connaissez déjà (sans vouloir toujours vous la rappeler) : crêpe de Nutella à 2,50 €, location d’appartement moisi à 400 €, baskets dernier cri à 109,99 €. Chaque étape de sa vie qui nécessite 1 euro dépensé est une torture de plus.

L’émotion est palpable et s’exprime surtout à la fin, après la colère et l’indignation.

Pour être honnête, on en ressort facilement mi-figue, mi-raisin, un peu abattu par cette réalité sociale expédiée. Oui, on connaît déjà la chanson… Et ce film, que change t-il ?

Les personnages perdent (un peu trop ?) la raison. Nadia – dont on ne sait absolument rien si ce n’est qu’elle vient du Liban et qu’elle a eu son fils à 19 ans – laisse son fils à quelqu’un qui n’a aucune autorité parentale (ça, c’est mon côté juridico-psychorigide) sans laisser aucune information que son passeport et une autorisation de sortie de territoire. Yann est certes animé par un profond désir de réussite, mais il est naïf et réalise un peu tard qu’il est effectivement trop tard.

Une vie meilleure, ça veut dire quoi au juste quand on est au fond du gouffre ?
La vie meilleure c’est la fuite, et c’est aussi peut-être en cela que ce film est selon moins dépourvu d’une once d’espoir.

Alors oui, c’est Leïla Bekhti avec un César dans les mains.
Oui, c’est Guillaume Canet (inutile d’en dire plus A chouchou is a chouchou forever… c’est sûrement sa meilleure performance en tant qu’acteur même si je le préfère dans des registres plus gais).
Mais Cédric Kahn nous emmène directement six pieds sous terre.

 

Une vie meilleure
De Cédric Kahn
Avec Guillaume Canet, Leïla Bekhti, Slimane Khettabi
Dans vos salles de cinéma le 4 janvier 2012