La Came de BARBES
« S’encanailler sans se faire chahuter, s’encanailler sans se faire chahuter, s’encanailler sans … », ainsi trotte en boucle dans la tête de l’aventurier bien sapé durant le passage des quelques stations blacklistées qui séparent son beau quartier du rez-de-chaussée de la nouvelle brasserie branchée : la Brasserie Barbès.
Brasserie, oui. On n’y brasse ni la bière ni les gens, mais sommes-nous à ça près ?
Pour être complet dans ma subjectivité, passons en revue les points clés du Bès-Bar :
Le contexte
Gentrification oblige, le quartier a bien muté ces dernières années. Pas assez. Saisissant décalage. Garder discrète l’opulence d’une bâtisse à 5 barres dans un quartier pété par la drogue et les sans papiers, c’est compliqué ! D’autant quand on est obligé de mettre 3 catcheurs à l’entrée et des plexi blindés pour couper la terrasse du trottoir malfamé. Gros défi pour Pierre et Jean, les fondateurs du lieu.
La Safarisation du lieu par quelques barbus chétifs en mal d’aventures semble avoir pris le pas sur le projet immersif des fondateurs.
Ça sent trop le voyage organisé, l’expo coloniale version carnaval sur fond de « J’y étais … » :
« Psst, té-ma le mec là qui brade son subu ... »
« Ahn ouais, génial ! »
Le lieu
Gros niveau dans le game de l’architecture industrielle. Bravo JBBL ! Du sol au plafond, de la cuisine aux carreaux vitrés, c’est chiadé. Mention spéciale aux tables marbrées et Prix du Jury pour les lustres Belle époque du premier. On s’y sent bien. À condition de ne pas regarder par la fenêtre. Malaise. Il n’y a rien à voir, on vient s’y faire voir ! Mieux, on vient y taper un gros check-in et filtrer un insta de la verrière décapotée. Ça doit faire propre sur la timeline FB !
Le service
Efficace. Staff souriant, sympa, pas intrusif, coiffé-décoiffé et bien sapé. Ça sent bon la rigueur derrière le tattoo. En revanche, résa pas possible : arrivés à 20h30, on t’explique une fois assis qu’à l’approche des 22 heures faudra sérieusement te poser la question de « qu’est c’qu’on fait après ? ». Pourquoi pas …
La food
Une carte simple : bonne nouvelle. Efficace ? À voir.
Go go go, pas de risque, on va se cogner le carré d’agneau. Sauce bien ficelée, viande tendre et petits pois bien cuits. Mais pourquoi filer la portion d’un enfant à un adulte ?
Faim. Dessert. Attente. Rosé. Dessert.
Choux praliné (de l’avant veille) : la texture d’un Petit Lu oublié dans le fond du cartable. Dur ! Enfin mou … La pâte d’amandes au milieu : un bonheur. Gros syndrome de la station service tout au long du repas : j’aime bien, mais j’aime pas. Mais j’aime bien hein. Mais j’aime pas trop. C’est une étape. À voir si on a envie d’y retourner !
Le prix
Honnêtes. Après tout, la pinte à trois euros, option bar branché / meufs gaulées, c’est pas évident à trouver. À table, bien rincés et panses gonflées : faut compter 200 boules à 4.
Le dancing
Deux salles, deux ambiances.
Finalement, c’est là, au deuxième étage que ça se règle : du bon son, du pas de danse qui décoiffe et des minets qui dansent le rock. On s’y sent bien !
Moralité
Le Barbès, faut pas le planifier.
C’est une roue de secours. Un peu relou mais bien pratique.
Je n’y retournerai pas de mon plein gré, sinon pour envoyer quelques pas de danse minuit passé.
Invitation à rédiger un article : Arnaud R
1 Comment On This Topic
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25 mai 2015 at 11 h 01 min
Sévère. L’auteur de ce papier a probablement dû se rendre au barbes dans les premiers jours d’ouverture. Un rodage est toujours nécessaire dans ce type d’etablissement. Pour m’y être rendu moi même j’ai pu apprécier le service, la déco et l’assiette (effectivement les choux en carton c’est pas bon). Mais prenez un groupe d’amis heureux de se retrouver pour un événement, un anniversaire, une naissance ou un truc du genre. Faites les prendre un bon apéro agrémenté d’une planche. Faites les dîner. Ajoutez un soupçon de bulles. Mixez le tout sur la piste a l’étage en mode blender face au metro (vue terrible). Saupoudrez de convives BB et vous obtiendrez une soirée rare et appréciée. #jerecommande